LEÇONS DE LA NATURE : L’ESPRIT DE LA MORT ET SA PLACE DANS NOTRE VIE

La mort, c’est un thème que peu de gens sont à l’aise d’aborder. Pour beaucoup, il s’agit d’un sujet inconfortable, effrayant et tabou. On préfère souvent éviter d’en parler, comme si cela nous permettait, en quelque sorte, d’y échapper. Toutefois, rien n’échappe à la mort. Les organismes meurent, de vieillesse, d’accident, de maladie; les objets brisent, s’éteignent, se cassent puis les moments passent, s’oublient et se succèdent. Ça te rend inconfortable? C’est normal, c’est très naturel de vouloir éviter la mort, c’est même vital parfois. Par contre, réfléchir à la place qu’occupe la mort dans le monde nous permet de mieux comprendre ce que la vie représente et de mener chaque journée de façon plus consciente, plus éveillée.

La mort, pourquoi?

La mort organique est un processus naturel qui a permis aux organismes d’évoluer en ce qu’ils sont aujourd’hui. En effet, si les babouins des temps anciens étaient tous en vie aujourd’hui, il n’y aurait pas eu de sélection naturelle, donc pas de toi, humain. Même si la mort peut sembler injuste à certains, elle est, en réalité, cruciale à la survie du monde naturel. La mort des uns laisse de la place aux autres et nourrit même. Dans la nature, les populations de proies/prédateurs évoluent de façon cyclique afin de maintenir un équilibre global viable pour chacun. De plus, le monde en général tend vers la destruction. N’importe quel physicien ou chimiste vous dira que n’importe quel composé tend à se désintégrer à long terme. Ou bien vous pouvez observer de vous-mêmes que tout objet que vous possédez va naturellement tendre à se briser. C’est une loi naturelle, c’est la façon dont notre monde fonctionne et il en est ainsi, que l’on aime ou pas. L’esprit de la mort gouverne, en quelque sorte, l’existence entière de notre univers.

Certaines cultures tendent à considérer la mort comme étant une partie du cycle de la vie. Cette façon de penser implique que la mort n’est pas séparée de la vie, mais plutôt une partie entière de celle-ci. Cette théorie est très proche de la façon dont on considère les populations en écologie. 

Beaucoup de gens s’entendent pour dire que le corps meurt tout simplement lorsqu’il perd la vie qui l’habitait, mais peu de gens s’entendent sur ce qui se passe pour la conscience par la suite (s’il se passe quoique ce soit). Je n’ai pas la réponse à cette question, donc je propose à la place que l’on observe ensemble comment peut-on accueillir la mort dans nos vies sans laisser la détresse et la peur nous envahir. Tu découvriras que, en son essence, la mort elle-même est nourricière de la vie et est un moteur de transformation et de renouveau. Nous parlerons ici de la mort comme étant un “esprit”. Le terme “esprit” sert à qualifier la mort comme étant un principe, un archétype, qui se présente à nous en ayant des caractéristiques très précises, mais bien compréhensible à l’échelle humaine. Cela va nous permettre d’accepter plus facilement la place de la mort dans notre vie, mais aussi de la percevoir comme étant plus familière, moins effrayante.

La mort selon le tarot

Dans le tarot de Marseille, une des cartes qui fait souvent très peur aux gens est celle de la mort. Beaucoup croient qu’il s’agit d’un mauvais présage, mais la carte a, en réalité, une symbolique qui va au-delà de la maladie et de la mort. En effet, lorsqu’on travaille avec les énergies de la carte de la mort, on parle de

  • transformation

  • changement

  • finalité

  • mort physique

Bref, pas nécessairement des thèmes joyeux, mais ce sont des thèmes qui font partie de la vie et qu’on ne peut ignorer. Beaucoup de ces thèmes sont très fertiles et laissent place à la nouveauté. On vit toutes des défaites et on doit toutes apprendre à dire non à des projets qui n’aboutissent pas, puis on finit parfois par trouver de meilleures opportunités, d’autres belles choses dans le futur. C’est le travail de l’esprit de la mort qui s’apparente un peu à la sélection naturelle ou aux petites bestioles qui vont aider à la décomposition des matières organiques pour les transformer en source de nourriture pour le sol. Ainsi, dans le tarot, la mort fait tout simplement partie des leçons que l’humain « doit » intégrer et n’est pas une fin fataliste en soi. 

Ce que j’aime, c’est que la carte nous force à observer le thème de la mort au lieu de tout simplement l’éviter par inconfort. C’est naturel de vouloir se sauver de la douleur, mais cela ne la fera pas partir. Parfois, nos meilleurs alliés sont la compréhension et l’acceptation face à la peur et à l’incompréhension d’une telle chose.

La mort, tabou?

Bien que la destruction et que le changement soient absolument naturels, nous évitons très souvent de parler de la mort. On n’est pas très à l’aise avec le sujet, car ça nous rappelle notre propre mortalité et le peu de contrôle que nous avons là-dessus. Quand on y pense bien, la perte de quelque chose fait surtout mal puisqu’on ne peut rien faire pour renverser la situation. C’est pour cela que les défaites, les pertes et les décès font si mal; on se sent petits face à notre grande douleur. 

Au fil des années, l’être humain s’est un peu déconnecté de son lien avec la nature et l’aseptisation de la mort fait en sorte que l’on oublie par moment que l’on fait partie du cycle de la vie nous aussi. Comme tous les autres êtres vivants, nous sommes vulnérables, nous faisons partie d’une grande histoire écrite par la nature et nous sommes des êtres organiques, qui naissent, croissent et meurent, au même titre que les animaux, les plantes, les champignons. Bref, nos drames de grandeur humaine suivent le même cycle que chaque organisme vivant sur terre et le tout, au travers du temps, évolue en changement, en évolution, en opportunités. 

La beauté de l’automne, c’est les feuilles qui meurent

Toute mort est, bien souvent, très triste et difficile à accepter. On aimerait tellement avoir plus de temps, juste un peu! Ayant vécu quelques deuils, je sais très bien que dans plusieurs cas, la douleur persiste au fil du temps dû aux multiples souvenirs et expériences que nous avons pu partager avec la personne décédée. Parfois, un simple parfum réveille un souvenir poussiéreux qui fait monter des larmes. Avec le vide créé par l’absence d’un être cher, on chérit précieusement les expériences et les leçons qu’ils nous a laissées, un peu comme pour se raccrocher au petit bout de chemin partagé ensemble. C’est triste, mais c’est aussi beau de trouver de la valeur dans la ponctualité de l’expérience. On aimerait bien que tout dure pour toujours, mais en réalité, la rareté de notre existence est ce qui rend notre vie précieuse. 

As-tu déjà été émue par la beauté et la fragilité d’un paysage d’automne? Une journée, les feuilles semblent enflammer les arbres en reflétant le soleil, puis le lendemain, une grosse pluie, les arbres sont mis à nus, le beau visuel n’existe plus. On s’attriste des circonstances, mais on se rappelle avec contentement qu’au moins, on a pu en profiter et être là pour le spectacle et il devient donc spécial pour nous, précieux dans notre mémoire. À grandeur humaine, voici comment l’esprit de la mort peut apporter beaucoup de valeur à notre vie.

Redonner de la place à la mort dans notre vie

On ne souhaite vraiment pas que tu aies à vivre de gros deuils, mais on t’invite à accueillir le thème du deuil dans ta vie, comme un outil de réflexion, d’appréciation et peut-être, de désensibilisation. Si la mort est un thème qui te fait très peur et qui te fait sentir beaucoup de détresse, il serait important d’aller vérifier avec un professionnel de la santé mentale si une thérapie serait envisageable pour t’aider à gérer cette anxiété. Être anxieux donne l’illusion d’avoir un certain contrôle sur tout cela, mais ne va pas t’éviter de faire face à ces types de situations et il est donc important d’adresser cela. 

Toutefois, si tu souhaites apprivoiser un peu plus les thèmes autour de l’esprit de la mort pour à ce que tout cela signifie pour toi, je te propose quelques exercices qui te permettront d’aborder le sujet sans avoir à penser à des personnes ou des êtres vivants qui étaient ou qui sont proches de toi. On souhaite tout simplement cultiver une certaine sérénité par rapport au cycle inévitable de la nature et observer comment il se présente dans la vie de tous les jours.

Crédit photo : Unsplash

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FEU, accepter la fin d’une énergie

Allumer une petite bougie et l’observer brûler jusqu’à la fin. Voilà, la flamme s’est éteinte, la bougie n’est plus utilisable. Comment est-ce que tu te sens d’avoir pu observer la fin de la bougie? Est-ce que cela semble naturel? Est-ce que tu trouves qu’il y a quelque chose de spécial dans l’usage unique de cette bougie? Est-ce que ça a été difficile d’accepter d’utiliser la bougie au complet et de la rendre inutilisable?

Observer la décomposition du bois

Va en nature et trouve une vieille souche ou du bois sur le sol qui est en train de se décomposer (ne t’inquiète pas, il n’y a pas de mauvaise odeur ou de visuel choquant). Observe le bois qui s’effrite, les bestioles qui sont autour et peut-être même les champignons et les plantes qui le colonisent. Toute cette vie se nourrit de ce bois qui faisait, autrefois, peut-être partie d’un grand arbre majestueux, verdoyant. Peux-tu t’imaginer à quoi cet arbre ressemblait lorsqu’il était en vie, quelles fonctions il accomplissait? Maintenant que cet arbre retourne à la terre, comment influence-t-il la vie autour?

Coucher de soleil

Tout simplement, planifier une occasion pour observer tranquillement le soleil qui se couche et qui symbolise la fin de la journée. Cela marque la fin d’un moment qui ne se passera plus jamais, qui n’appartiendra qu’au passé. Observe comment la disparition du soleil à l’horizon laisse de la place à la nuit et, peut-être, à la lune et aux étoiles. Un moment finit, mais un autre, bien différent, prend sa place. Remarque comment il est plus facile de profiter des beautés de la nuit lorsque tu laisses aller la journée qui vient de se terminer.

Ainsi, je te propose d’accueillir le travail de l’esprit de la mort dans ta vie au lieu d’y résister à tout prix. Ta vie fait inévitablement partie du grand cycle de la nature et sache que, même si c’est parfois difficile, tu n’es vraiment pas toute seule là-dedans: toute la nature autour de toi est sujette à ce grand processus!

Prends soin de toi belle ouitche!



Samantha Giroux

J’ai toujours été tiraillée entre la rigueur scientifique et mon côté artistique. Aujourd’hui, au lieu d’en faire une bataille, j’ai accepté cette façon d’être et l’ai inculquée à pratiquement tous les aspects de ma vie, y compris la spiritualité. Je me place donc comme étant l’éternelle inquisitrice, qui questionne et vire de tous les sens les propos, les concepts et les questions que je peux rencontrer. Toutefois, même si cette facette peut paraître rigide, j’ai énormément d’empathie pour les gens qui m’entourent et je me passionne de lire les gens au-delà de leur action. Plus précisément, j’adore déchiffrer chez les gens ce qu’eux ne voient parfois même pas, dans le but de les aider dans leur processus d’émancipation et d’évolution. Offrir aux gens qui m’entourent et les nourrir est une des choses qui me nourrit le plus moi-même. Ainsi, dans le cadre de ma collaboration avec OUITCH, ce qui m’intéresse particulièrement est d’amener un point de vue terre-à-terre, pertinent et vaguement provocateur dans le but d’offrir des pistes de réflexion concrètes qui permettront d’aider les OUITCHES à continuellement développer un équilibre sain entre la partie plus ésotérique et la partie plus psychologique de la spiritualité. Je crois fermement que la réflexion rationnelle apporte beaucoup de stabilité à la pratique spirituelle et que le tout permet de soutenir notre bien-être personnel à long terme. Je souhaite que mes mots puissent vous apporter à la fois plus loin dans votre cheminement et à la fois plus proche de votre réalité propre.

@littlemessylife

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