Chéris ton quotidien aussi précieusement que tes rêves

J’ai tendance à désirer toujours plus de la vie. J’imagine toutes les possibilités, je m’impatiente à attendre le changement, je rêve de comment ma vie pourrait être différente, mieux, plus plaisante. Lorsque je m’imbibe de ces pensées, je finis par ressentir de l’amertume face à mon quotidien, je me sens plus fermée aux gens autour de moi et j’essaie carrément de fuir la réalité en me déconnectant le plus possible du moment présent. Je suis le type de personne qui aurait aimé être «tout» et faire tout dans la vie, mais un jour ça a fini par me frapper  : cette fantaisie est carrément impossible sur le plan humain et je n’ai pas d’autre choix que de me résigner à expérimenter une infime partie du spectre de la vie. Autrement dit, j’ai fini par être confrontée à devoir accepter mon humanité.

Rêver... Jusqu’à la limite.

On va se l’avouer, le présent n’est pas toujours agréable. Au contraire, au cours de notre vie, on rencontre des défis inattendus, on se bute à des limitations pratiques, comme le manque de ressources, les responsabilités, le temps, puis on doit aussi veiller à ce que notre santé soit adéquatement soignée. Entre toi et moi, je t’avoue très bien savoir qu’il faut faire des choix , mais une partie de moi  refuse, parfois, d’accepter que de dire « oui » à certaines choses implique de dire « non » à d’autres. Je te donne un exemple : il est impossible d’être à la fois la meilleure nageuse au monde, la meilleure peintre au monde et propriétaire d’une ferme autosuffisante (ahhh si seulement...). Même si le rêve est très fort, on manque de temps et d’énergie pour tout faire. Je te donne un autre exemple un peu plus conceptuel : peu importe comment on s’y prend, il est impossible pour nous d’être partout  en même temps. Notre existence est régie par l’espace spatio-temporel dans lequel on se trouve, ce qui fait en sorte que nous ne pouvons pas nous trouver à deux endroits simultanément. Donc, on ne peut pas faire comme Hermione dans Harry Potter en ayant le luxe de pouvoir déjouer le temps afin de pouvoir à la fois faire une grasse matinée et faire une course  matinale. Tu me suis?

Cela peut sembler banal pour certaines, mais moi, je me suis sentie très petite lorsque j’ai fini par comprendre que le monde (l’univers!) était beaucoup plus grand que moi et que je n’allais pas pouvoir le découvrir de fond en comble. Ça a été une bouchée difficile à avaler et je crois que c’est à ce moment que je suis devenue une femme; en internalisant profondément que la vie était une série de choix très précieux qui avaient le pouvoir d’ouvrir certaines portes, tout en en refermant d’autres à tout jamais.

La beauté d’être limitée

Une fois que je me suis permis de faire le deuil de toutes les expériences que je n’allais pas pouvoir vivre (comme devenir astronaute ou vivre de façon autosuffisante tout en voyageant), j’ai regardé en moi et j’ai été surprise de trouver un sentiment de liberté et de contentement, malgré tout. Il m’est alors venue l’idée que les limitations de l’être humain étaient une immense bénédiction. En effet, comment peut-on vraiment chérir ce que l’on a si l’on possède tout? Un peu à l’image du minimalisme, on peut s’imaginer que ce qui compte n’est pas la quantité d’expériences que l’on a, mais plutôt la valeur qu’on leur attribue. C’est un peu comme le chocolat; c’est excellent, mais à profusion, ça perd son aspect spécial et attirant. La limitation de notre humanité au niveau du temps et des ressources nous pousse donc à deux choses :

  • Établir notre identité au travers de nos préférences qui influencent les choix qui vont former notre vie

  • Apprécier les opportunités et l’existence du moment présent, celui dans lequel on se trouve sans pouvoir se lasser

Lorsqu’on fait la paix avec ce que l’on a (et ce que l’on n’a pas) il arrive souvent que l’on ouvre les yeux sur la grandiosité du simple quotidien. Quand est la dernière fois où tu as observé ton logement avec le même intérêt que si tu « zyeutais » l’appartement de vacances que tu as loué au bout du monde? Quand est la dernière fois où tu as porté ton attention sur les bruits, les couleurs, les formes, les odeurs et les sensations qui te parviennent lorsque tu empruntes ton trajet habituel vers le travail ou l’épicerie? Te rappelles-tu de la dernière fois où tu as pris le temps d’examiner comment tes vêtements touchaient ta peau ou encore la façon dont le poids de ton corps se distribue sous tes pieds lorsque tu marches? As-tu vraiment pris le temps de sentir comment le moment présent venait se dévoiler à toi?

L’enseignement grandiose de la banalité

Il y a quelque chose de magique à être complètement ouvert au moment présent et à réaliser la richesse qui se cache dans celui-ci. C’est une expérience sensorielle, vivante et transcendante qui ralentit le temps et nous permet de trouver de petits moments d’infini parmi les minutes qui passent. Après tout, aussi banale qu’elle puisse être, ton expérience du présent est la seule expérience de cet instant que tu n’auras jamais. Il n’y aura plus jamais de 13 mars 2021 à 12:30. Tu pourrais te trouver à l’autre bout du monde pour vivre cet instant, mais non, tu te trouves ici, là, maintenant. C’est beau et grand, non?

En tant que OUITCH, il est essentiel de pouvoir s’ancrer dans le moment présent et de s’imbiber de ce qu’il nous apporte. Cela nous permet de retourner vers nous-même et notre intuition profonde, mais cela sert aussi à cultiver un regard plus ouvert et empreint de gratitude envers la divine présence de chaque instant. Un des concepts piliers de la sorcière est qu’elle collabore avec son environnement afin de pouvoir évoluer en symbiose. Bien que beaucoup de belles connaissances intéressantes se retrouvent dans les livres et les traditions, la vie en soi nous offre des enseignements subtils et transformateurs qui sont souvent catalyseurs d’importantes réalisations si on prend le temps d’écouter. Il y a quelque chose de très proche du féminin sacré dans la pratique consciente de l’ancrage au présent, puisqu'on se permet enfin de sentir et d'accueillir ce qui se présente à nous. 

Cheminer sans se critiquer

C’est important de comprendre que ce que j’écris n’est pas une stratégie pour changer ta vie, mais plutôt une réflexion dans le but de t’aider à changer ta relation avec celle-ci.

Il serait malhonnête de se faire croire que certaines choses ne nous dérangent pas dans la vie, mais il est bénéfique d’apprendre à reconnaître la beauté cachée dans la banalité et les difficultés. Tu sais, je ne suis pas parfaite là-dedans, je ne passe pas 100% de mon temps ancrée (ni même 50%!), mais la simple promesse de retourner dans cet espace sacré de présence le plus souvent possible me permet déjà d’apprécier encore plus la vie. Ma vie. 

Je pense qu’il est important de se rappeler que nous sommes toutes sur le chemin vers l’épanouissement et qu’il n’est pas question de déterminer «qui fait mieux». Ainsi, si la pratique de l’ancrage au présent t’appelle, n’aie pas peur de tout simplement faire de ton mieux et de te fier à ce qui te fait sentir bien. Parfois, porter attention au présent fait monter de grosses émotions et seule toi peut juger si tu es prête à les vivre. En premier, écoute-toi. Reviens à toi et à ce que tu ressens, c’est le premier pas vers l’ancrage au présent. Par la suite, lorsque tu te sens prête, accorde-toi la permission de ne pas être parfaite. Connecte-toi avec ce que tes sens perçoivent, puis laisse l’instant présent venir à toi… Souvent, tes pensées vont vouloir te propulser dans le passé ou le futur, mais c’est normal. Contente-toi tout simplement de revenir à ta contemplation. Tu n'es pas certaine de le faire correctement? Ne t’inquiète pas, tu le fais parfaitement! La contemplation est très simple à mettre en pratique et en adoptant cette  habitude il deviendra plus facile de maintenir longtemps cette sensation de présence. 

Intentions et ressources pour ce qui s’en vient

Nous approchons de la fête d’Ostara, équinoxe de printemps, qui invite à célébrer la vie, le renouveau et la fertilité. En cet honneur, j’aimerais t’inviter à aller profiter d’un moment de quiétude à l’extérieur si ta situation le permet. La nature est un exemple notable de résilience et de présence puis son énergie aide l’esprit à se calmer et se concentrer. Il ne suffit que de s’asseoir et de ressentir, regarder et écouter pour bénéficier des moments de pleine conscience en nature. Si cela n’est pas possible pour toi ou si tu souhaites un peu plus de guidance pour débuter ta pratique d’ancrage, l’équipe Ouitch a spécialement sélectionné quelques ressources pour t’aider:

Méditations:

Méditation de lumière, Josée-Anne

Petit Bambou (existe aussi en application)

Méditation du chocolat (manger en pleine conscience) 

Méditation sur le passage du temps Christophe André


Vidéos explicatives:

5 exercices simples pour cultiver la pleine conscience sans méditer, Thich Nhat Hanh

Les bénéfices de la méditation pour la santé, Christophe André


Livres:

Je médite jour après jour, Christophe André

L’art de la méditation, Mathieu Ricard

Sons pour centrer son attention:

Chants Nordiques, Jonna Jinton

Bols tibétains

*Note: Je ne suis pas fan des méditations guidées pour ce type d’exercice, car l’esprit a tendance à vouloir se concentrer sur ces sons plutôt que sur l’environnement physique dans lequel on se trouve. Toutefois, une légère guidance/de la musique pour occuper son attention peut être bénéfique pour celles qui ressentent le besoin d’être accompagnées dans leur pratique. Je vous encourage à rester un 5 minutes en silence, sans guidance, à la fin de ces méditations/musiques pour vous habituer à être ancrée dans la simple expérience du moment présent.

Bonne pratique <3




Samantha Giroux

J’ai toujours été tiraillée entre la rigueur scientifique et mon côté artistique. Aujourd’hui, au lieu d’en faire une bataille, j’ai accepté cette façon d’être et l’ai inculquée à pratiquement tous les aspects de ma vie, y compris la spiritualité. Je me place donc comme étant l’éternelle inquisitrice, qui questionne et vire de tous les sens les propos, les concepts et les questions que je peux rencontrer. Toutefois, même si cette facette peut paraître rigide, j’ai énormément d’empathie pour les gens qui m’entourent et je me passionne de lire les gens au-delà de leur action. Plus précisément, j’adore déchiffrer chez les gens ce qu’eux ne voient parfois même pas, dans le but de les aider dans leur processus d’émancipation et d’évolution. Offrir aux gens qui m’entourent et les nourrir est une des choses qui me nourrit le plus moi-même. Ainsi, dans le cadre de ma collaboration avec OUITCH, ce qui m’intéresse particulièrement est d’amener un point de vue terre-à-terre, pertinent et vaguement provocateur dans le but d’offrir des pistes de réflexion concrètes qui permettront d’aider les OUITCHES à continuellement développer un équilibre sain entre la partie plus ésotérique et la partie plus psychologique de la spiritualité. Je crois fermement que la réflexion rationnelle apporte beaucoup de stabilité à la pratique spirituelle et que le tout permet de soutenir notre bien-être personnel à long terme. Je souhaite que mes mots puissent vous apporter à la fois plus loin dans votre cheminement et à la fois plus proche de votre réalité propre.

@littlemessylife

https://www.instagram.com/littlemessylife/
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