La pratique spirituelle de l’intention

Vivre sa vie en toute conscience et avec intention est probablement la chose la plus ardue et la plus importante que nous sommes venus expérimenter ici en tant qu’êtres humains. 

La plus importante, car c’est au travers de la conscience et de l’intention que peuvent émerger la compassion et s’exprimer l’amour inconditionnel auquel nous aspirons tou.te.s. L’amour, la plus haute des vibrations, nécessite toutefois un travail consciencieux et honnête pour grandir et s’épanouir.

Il y a maintenant quelques années, j’ai été initiée à la communication non violente.

La CNV est un outil pour entrer en connexion, s’exprimer, apprendre sur soi et les autres. Elle se base sur la clarification de notre intentionnalité et l’alignement de celle-ci avec l’intention de connexion à l’autre dans l’ouverture, la curiosité et la compassion. C’est un langage intérieur qui nous permet de nous mettre en empathie, d’abord avec nous-mêmes, puis ensuite avec les autres. 

L’acronyme OSBD en résume l’application: 

O - Observer la situation

S - Exprimer ses sentiments

B - Communiquer ses besoins et/ou ses attentes

D - Formuler une demande claire

Contrairement à ce que beaucoup de gens semblent penser, la CNV n’est pas une formule à appliquer de manière systématique, limite robotique, pour pouvoir affirmer « communiquer dans la non-violence ». Le terme « non violent » est d’ailleurs souvent mal compris, tout comme cet outil est souvent mal utilisé, car un outil peut autant nous servir que nous desservir si on ne l’utilise pas avec discernement. Au-delà de la formule OSBD à laquelle certains réduisent malheureusement la CNV,  il est surtout question de parler et d’agir à partir de son intention. 

Comment pouvons-nous être certains que nos paroles et nos actes seront bien compris ou auront le résultat escompté, si nous ne sommes pas en mesure de comprendre la nature de l’élan qui active nos interactions? On ne pourra donc jamais trop le répéter: l’intention est la première étape, primordiale à cette démarche. 

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En CNV, comme mentionné plus haut, cette intention peut se définir ainsi:

  • s’ouvrir à soi pour s’ouvrir aux autres

  • être en harmonie avec soi pour arriver à cultiver l’harmonie avec les autres

  • créer des liens à partir de ce lien en soi que l’on entretient

Ainsi, la communication non violente est d’abord et avant tout un travail d’introspection constant, d’observation de notre violence interne. En effet, à différentes échelles, nous sommes tou.te.s violents envers nous-mêmes. C’est ce qui nous empêche d’avoir des interactions enrichissantes et bienveillantes. Comment offrir aux autres, ce que nous avons du mal à nous offrir à nous-mêmes? Il apparaît donc nécessaire d’observer notre discours mental, souvent très destructeur pour notre estime personnelle et notre confiance, sans que nous ne le réalisions vraiment tant nous nous sommes conditionnés à nous parler ainsi. Pour y remédier, il est nécessaire de s’exercer à être davantage dans l’accueil, l’écoute et l’empathie envers nous-mêmes, avant tout, pour arriver à le transposer aux autres éventuellement.

Cet accueil est simplement d’observer et d’entendre ce qui est en soi, et potentiellement en l’autre, à l’instant T sans pour autant vouloir diminuer, exacerber, réparer ou contrôler quoi que ce soit. La violence dont il est question ici, est bien plus insidieuse qu’on le pense, car nous l’avons intégrée comme étant la chose à faire. C’est ce piège de vouloir refouler les émotions, camoufler l’intensité, sauver l’autre, régler rapidement la situation pour y mettre un terme. Dans tout cela, nous n’acceptons pas ce qui est à l’instant T pour soi et/ou pour les autres. Nous ne sommes ni dans l’accueil, ni dans l’écoute, ni dans l’empathie. Dans cet élan illusoire de compassion, nous retirons même à l’autre son pouvoir d’agir et son libre arbitre. 

La situation étant trop souffrante ou inconfortable pour nous, nos paroles et actions sont motivées par une intention de contrôle, sous couvert empathique… Qu’y a-t-il de plus violent que cela?

Ainsi, avant de se lancer dans l’apprentissage d’une méthode, comme la CNV, pouvant parfois nous éloigner du but premier souhaité à cause d’un puritanisme méthodologique trop important, il est important que nous reconnections avec notre intention. La CNV m’a permis d'intégrer pour la première fois que nous avons vraiment tous les outils en nous pour nous comprendre et comprendre les autres. Que nos perceptions de différences et d’irréconciliabilité n’étaient finalement que des fabrications de notre esprit et de notre égo. Cette méthode nécessite toutefois que nous soyons honnêtes avec nous-mêmes et que nous ne confondions pas nos besoins avec ceux des autres. Ce qui complique le tout, c'est notre tendance naturelle au jugement… Cette fameuse violence dont il est question ici : le jugement de notre discours mental et de nos paroles envers les autres. Comment peut-on se sortir de cela? En nous ramenant à notre intention! Encore et toujours.

La pratique de l’intention est réellement celle qui m’a réconciliée avec mon intensité et celle des autres. L’intention me ramène à l’essentiel, à mon essence. Maintenant, j’accepte que je sois une personne intense, oui! J’ai intégré que l’intensité a sa place et n’est ni bonne ni mauvaise. J’ai compris également qu’il peut y avoir non violence dans l’intensité des émotions et du moment. Quel soulagement ce fut!

La pratique de l’intention me semble aujourd’hui être la chose la plus importante à cultiver lorsqu’on souhaite évoluer dans sa pratique spirituelle en tant que OUITCH. En effet, on se rappelle que la voie de l’éveil est difficile, inconfortable et nécessite que nous la rechoisissions sans cesse. L’éveil n’est pas de ces choses qui nous tombent dessus, mais bien au travers desquelles nous tombons et nous nous relevons encore et encore. L’éveil, c’est la déconstruction de toutes nos zones de confort. La libération de ce cadre inconscient auquel nous nous identifions et estimons comme sacré: valeurs, convictions, etc. Le démantèlement volontaire de notre faux moi. La pratique de l’intention est donc spirituelle, car elle permet de cultiver cette spiritualité réelle et tangible, qui ne coûte rien et qui aura nécessairement un impact transformateur en soi et autour de soi.

Au jour le jour, cela consiste à observer si notre attention et nos actions sont bel et bien au service de notre intention. C’est de vérifier s’il y a alignement avant de parler ou de poser une action. Comme dans la CNV, cela nous rappelle finalement que notre expérience du monde extérieur n’est que le reflet de notre monde intérieur. La pratique de l’intention c’est aussi acquérir plus de clarté ainsi qu’une liberté de choix, par rapport à ce que nous souhaitons prioriser dans notre vie ou ce que nous souhaitons vivre à l’instant T. Ce n’est pas la recherche d’un cheminement parfait, mais plutôt du cheminement parfait pour nous dans le moment présent. La pratique de l’intention peut être difficile, décourageante et rebutante, car elle exige de s’imposer une discipline et de s’y tenir. Elle demande parfois de museler la spontanéité et le besoin de liberté immédiate de notre enfant intérieur. De se restreindre pour finalement vivre la réelle liberté, soit la conscience et l’alignement. C’est un réel shadow work de OUITCH!

Comment?

En s’observant : Quelle(s) intention(s) ai-je? 

En se remettant en question : Est-ce bel et bien celle que je crois? 

En étant honnête avec soi-même : Y a-t-il une intention cachée/inconsciente derrière?
Et on répète!

Comme tout shadow work, c’est un travail de longue haleine. Et c’est correct de ne pas avoir l’énergie, l’espace mental nécessaire ou l’envie de s’y appliquer constamment. L’essentiel est de revenir à soi en douceur, pour cultiver cette clarté d’esprit qui nous permettra avec le temps de distinguer nos parts d’ombre et mieux les mettre en lumière au fil du temps.

La pratique spirituelle de l’intention est infinie. Elle ne se termine jamais, n’a ni début ni fin. Il n’y a ni vitesse de croisière ni accomplissements souhaitables. Il ne s’agit ni d’une course ni d’une compétition de celui ou celle qui a les intentions les plus pures, positives ou alignées en tout temps.

Il s’agit simplement d’accueillir les vagues d’émotions qui nous traversent, d’accepter leurs fluctuations répétitives continuelles et de creuser nos pieds dans le sable avec intention pour y trouver notre équilibre. C’est à travers cet état de calme et d’acceptation dans la tempête de la vie que la compassion et l’amour pourront enfin fleurir!


Elham Hajam

Fille de neige et de désert,

Les tempêtes me traversent sans me déraciner,

Je porte en mon sein la vérité du Nord,

L'abondance du Sud à mes pieds,

Je trouve refuge sur l'île de mes ancêtres,

N'hésitant pas à plonger dans mes profondeurs,

Dévoilant la flamme singulière qui m'anime,

Aux grands vents qui jamais ne l'éteindront,

Je vois,

Je sens,

Je reconnais ce chemin qui se dévoile à chacun de mes pas,

Je suis là pour inspirer.

@muse.iris

https://www.instagram.com/muse.iris/
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